CAN Féminine 2024 : Talents Brillants, Conflits Latents et Enjeux Historiques

La CAN Féminine 2024, reportée à 2025, dévoile un tournoi riche en talents mais marqué par des tensions salariales, des retards organisationnels et la nomination controversée de Jorge Vilda au Maroc.

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7/28/20252 min read

Initialement prévue en 2024, la CAN féminine (WAFCON) se déroule finalement en 2025 au Maroc. Ce report, bien que problématique, n’a pas entamé l’enthousiasme autour de la compétition. Avec des équipes comme le Nigeria, la Zambie et le Ghana montrant un niveau de jeu impressionnant, cette édition repousse les limites du football féminin africain. Mais derrière les projecteurs, plusieurs tensions émergent, révélant un contraste saisissant entre les performances sur le terrain et les réalités institutionnelles.

Un retard révélateur

La tenue tardive du tournoi souligne les défis logistiques et organisationnels qui affectent encore le sport féminin en Afrique. Bien que la CAF justifie ce report par des contraintes de calendrier, les observateurs y voient aussi un manque d’engagement structurel envers le développement du football féminin, comparé à la version masculine.

Ce retard prive également certaines équipes de préparations optimales, bouleverse les calendriers nationaux, et risque d’affaiblir la visibilité médiatique du tournoi face à d’autres grandes compétitions internationales.

Des joueuses brillantes mais sous-payées

Sur le terrain, les talents explosent. Des joueuses comme Barbra Banda (Zambie), Asisat Oshoala (Nigeria) ou encore Nassira Regragui (Maroc) font sensation. Les matchs offrent un spectacle intense, rempli de buts, de gestes techniques et d’un engagement sans faille.

Cependant, cette montée en puissance du niveau de jeu contraste fortement avec les conditions salariales précaires et les différends contractuels qui plombent les coulisses. Certaines fédérations n’ont toujours pas versé les primes dues à leurs joueuses, malgré les engagements publics pris.

Jorge Vilda au Maroc : nomination stratégique ou polémique ?

L’un des événements marquants de cette CAN est la nomination de Jorge Vilda, ancien sélectionneur de l’Espagne championne du monde, à la tête de l’équipe féminine du Maroc. Une arrivée prestigieuse, censée propulser la sélection marocaine au rang des favorites.

Mais cette décision suscite également la controverse, compte tenu du passif du coach en Espagne. Sa gestion du vestiaire et des conflits internes avait été vivement critiquée, notamment dans le contexte post-Mondial. Plusieurs voix s’élèvent pour questionner la pertinence de ce choix et l’impact qu’il pourrait avoir sur l’image du football féminin africain.

Une compétition pleine d’espoir, mais à quel prix ?

Malgré tout, le WAFCON 2024 reste une vitrine essentielle pour les joueuses africaines. Il offre une scène unique pour se faire repérer par des clubs européens, inspirer la jeune génération et légitimer davantage la place du football féminin sur le continent.

Mais pour que cette dynamique se poursuive, il faut que les fédérations et les instances prennent leurs responsabilités :

  • Assurer une parité contractuelle

  • Mettre en place des championnats féminins solides

  • Accorder la même attention logistique et médiatique que pour les hommes

Conclusion

La CAN féminine 2024 est un miroir à deux faces : d’un côté, une explosion de talent et de passion sur le terrain ; de l’autre, des carences structurelles et des conflits qui menacent la pérennité du football féminin africain. Pour que cette édition marque un tournant durable, il est temps de passer de la promesse à l’action.